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Mise au point sur les compétences : savoir, savoir-faire, savoir-être

Les compétences professionnelles sont au cœur des problématiques actuelles en matière d'emploi, d'organisation du travail et de l'évolution stratégique des entreprises. Le baromètre Transformations, Compétences et Learning 2023, réalisé par le Groupe Cegos, est à ce titre éclairant : 30% des salariés craignent de voir leur métier disparaître tandis que 74% anticipent une évolution du contenu de leur travail. L'arrivée de l'intelligence artificielle et des nouveaux modes de travail sont mis en avant comme sources de transformation des organisations. Solutions prioritaires pour faire face à ces changements : la montée en compétences (savoirs, savoir-faire, savoir-être) des collaborateurs et le recrutement de candidats possédant des qualifications faisant défaut à l'entreprise (les deux items sont cités par une majorité des professionnels des ressources humaines interrogés). 

 

Que recouvre exactement le terme de compétence professionnelle ? Quels sont les différents types de savoir ? Faut-il distinguer les notions de compétence et de savoir-faire ou s'agit-il de synonymes ? Éclairage dans cet article !

 

Baromètre de la formation : anticipez les futures opportunités de la formation professionnelle

 

Quels sont les trois types de savoir ?

 

Qu'est-ce que le savoir : définition

 

Le savoir désigne un "ensemble cohérent de connaissances acquises au contact de la réalité ou par l'étude" (dictionnaire Larousse). Le savoir s'enrichit ainsi tout au long de la vie, au gré des expériences professionnelles et personnelles, des lectures, rencontres, loisirs, passions... Cet ensemble de connaissances s'obtient via le parcours scolaire et universitaire, par des recherches personnelles, mais aussi par l'observation, l'apprentissage et des réalisations concrètes. Les savoirs sous-tendent la construction de compétences, mobilisables dans le monde du travail mais aussi dans l'espace privé. 

 

Gardons à l'esprit que le savoir est mouvant : il peut se développer comme se dégrader. Il est intéressant, à des moments clés de sa carrière (lors d'un bilan de compétences, avant un entretien d'embauche, dans le cadre d'un projet de mobilité ou d'une recherche d'emploi par exemple), de faire un point sur les savoirs utiles dans le cadre professionnel. Une astuce pour cibler ses savoirs (que l'on peut parfois confondre avec ses savoir-faire ou son savoir-être) : construire des phrases commençant par "Je connais" ou "J'ai appris". Exemples : "Je connais / J'ai appris le langage de programmation Java", "Je connais / J'ai appris le droit du travail". 

 

Une réunion avec un chef de projet et son équipe

 

Qu'est-ce que le savoir-faire : définition

 

Alors que le savoir représente les connaissances théoriques, le savoir-faire regroupe les compétences techniques, pratiques. On parle également de hard skills ("compétences dures"). Acquises notamment lors des différentes expériences professionnelles, elles font référence à l'aptitude à effectuer une tâche concrète dans un domaine spécifique.

 

Prenons l'exemple d'un manutentionnaire. Celui-ci est en capacité de :

 

  • Démarrer une machine.
  • Surveiller le flux et l'avancée de produits sur une ligne de production.
  • Détecter des non-conformités.
  • Réaliser un inventaire.
  • Conditionner, charger, décharger des produits.

 

On peut ici débuter ses affirmations par un verbe d'action ou par "Je sais" : "Je sais faire un tableau électrique", "Je sais créer un logiciel". Il existe un lien direct entre savoir et savoir-faire, même si la frontière entre les deux notions est parfaitement délimitée : "Je sais créer un logiciel parce que j'ai mis en pratique mes connaissances théoriques sur le langage Java". Cette association théorie / pratique constitue d'ailleurs le modèle de l'apprentissage en alternance : les cours théoriques en salle trouvent une mise en application concrète et mesurable lors des périodes passées chez l'employeur. 

 

Exemples de savoir-faire

La liste des savoir-faire est presque sans fin, ces derniers variant selon les métiers, eux-mêmes en constante évolution. Voici quelques exemples classés par domaines d'activité :

 

  • Communication, multimédia, marketing digital : réaliser un plan de communication, rédiger des articles, piloter des campagnes publicitaires sur les réseaux sociaux, réaliser une présentation marketing sur PowerPoint, concevoir une newsletter...
  • Banque, assurances : utiliser des outils de management financier, analyser les risques financiers, respecter le cadre réglementaire, établir des contrats...
  • BTP : couler du béton, monter et démonter un échafaudage, poser des tuiles, sécuriser un équipement et un périmètre, manipuler un engin de chantier...
  • Commerce : utiliser un logiciel CRM, établir un devis, développer un portefeuille clients, négocier un contrat, manager une équipe de vendeurs...
  • Santé : déterminer les besoins thérapeutiques et réaliser les soins médicaux, manipuler un équipement médicalisé, mesurer les paramètres vitaux du patient, analyser des résultats d'examens médicaux...

 

Qu'est-ce que le savoir-être : définition

 

Le savoir-être se réfère à l'attitude d'un individu. Plusieurs concepts sont à rapprocher du savoir-être : soft skills (compétences douces), compétences comportementales, compétences humaines ou encore compétences relationnelles. En entreprise, le savoir-être exprimé par les collaborateurs façonne l'intelligence collective et constitue le pilier du travail d'équipe et de la cohésion du personnel.

 

Le savoir-être s'appuie sur les valeurs et l'éthique de l'individu, mais aussi sur son caractère, sa personnalité et son histoire (éducation, relations amicales et amoureuses, expériences...). Si une part du savoir-être est innée et se réfère à des qualités personnelles, il n'en reste pas moins vrai que les compétences interpersonnelles peuvent être travaillées et renforcées. Mieux gérer son temps, être plus à l'écoute, déléguer, négocier ou encore communiquer clairement : cela s'apprend. 

 

Exemples de compétences en lien avec le savoir-être

Le savoir-être, à la différence des savoir-faire, ne risque pas l'obsolescence. De plus, les compétences comportementales et relationnelles sont mobilisables dans tous les métiers.

 

Voici quelques exemples de soft skills qui concernent le comportement professionnel :

 

  • Autonomie.
  • Pensée critique. 
  • Gestion du stress.
  • Curiosité.
  • Affirmation de soi.
  • Sens de l'initiative, prise de décisions.
  • Sens de l'organisation.

 

Voyons les principales soft skills se référant plus spécifiquement à la relation aux autres : 

 

  • Écoute.
  • Empathie.
  • Sens du collectif.
  • Capacité à fédérer.
  • Leadership.

 

Deux collaborateurs présentent une idée de projet à leur manager

 

Quels sont les quatre types de compétences ?

 

En parallèle de la classification des savoirs, il existe une classification des compétences. On en dénombre quatre catégories ou types : compétences comportementales, compétences cognitives, compétences techniques et compétences sectorielles.

Les compétences comportementales renvoient à l'attitude, aux relations interpersonnelles, donc au savoir-être précédemment évoqué. Elles se développent au cours de toutes les expériences de la vie. Parfois difficiles à détecter en milieu professionnel, elles doivent faire l'objet d'une attention particulière de la part des managers. Des tests de personnalité peuvent aider à affiner les profils.

 

Les compétences cognitives regroupent un ensemble de capacités intellectuelles qui permettent de comprendre, de raisonner, d'analyser, de mémoriser, d'apprendre ou encore de se concentrer. 

 

Les compétences techniques correspondent aux aptitudes à utiliser pour réaliser les tâches spécifiques à un métier. Elles s'acquièrent par l'apprentissage et la pratique. Ce type de compétences est souvent reconnu par une certification ou un diplôme. 

Enfin, les compétences sectorielles représentent les qualifications et capacités en lien avec un secteur d'activité déterminé. Être doté de telles compétences est gage d'une bonne connaissance de la culture et des enjeux du domaine professionnel en question. Par exemple, dans le secteur de la vente, les compétences attendues sont entre autres le sens de la relation client, la force de conviction, l'écoute, la capacité à supporter des efforts physiques, la maîtrise des techniques de vente, la capacité à se positionner comme expert des produits et du secteur, etc.

 

Quelle est la différence entre compétence et savoir-faire ?

 

Il est courant de confondre compétence et savoir-faire. Dans le cadre du travail, une compétence se définit comme "une combinaison de savoirs en action, mobilisés en vue de réaliser une activité professionnelle" (source : France compétences). Autrement dit, une compétence inclut un savoir-faire mais aussi des connaissances théoriques ainsi qu'une ou plusieurs aptitudes entrant dans le champ du savoir-être. Cette association, à géométrie variable, confère à toute compétence un certain degré de complexité.

 

Le périmètre du savoir-faire est quant à lui restreint aux compétences opérationnelles, qui permettent de réaliser concrètement des tâches. Il s'agit de la maîtrise technique d'un collaborateur dans son domaine d'expertise.

 

Quelle est l'importance des trois savoirs en entreprise : savoir, savoir-être et savoir-faire ? 

 

Les enjeux liés aux compétences professionnelles

 

Dans un monde du travail digitalisé et évolutif, les compétences professionnelles, en particulier les compétences techniques, sont de plus en plus menacées par l'obsolescence. Le baromètre Transformations, Compétences et Learning 2022 du Groupe Cegos révèle que pour les DRH-RRH, 20% des emplois présentent un risque d’obsolescence dans les 3 ans à venir au sein de leur entreprise. Ce danger touche de plein fouet les savoir-faire.

 

Face à la mutation des métiers, l'enjeu est d'être capable de s'adapter. Pour cela, il faut tendre vers des constructions de postes centrés sur l'agilité et l'adaptabilité. Cibler une expertise unique semble donc aujourd'hui dépassé. Adopter une culture tournée vers l'apprentissage continu et le partage d'expertises en interne, sur le modèle de l'organisation apprenante, garantit elle aussi une meilleure adaptation au changement et une optimisation de la compétitivité.

 

Enfin, miser sur l'acquisition de soft skills (qui elles ne "périment" pas) constitue une autre piste à exploiter. Les compétences humaines et relationnelles, l'attitude d'un collaborateur au quotidien, ont de lourdes conséquences sur la productivité, l'engagement au travail ou encore l'efficacité du travail en équipe. En conséquence, les soft skills sont indispensables à la performance de l'entreprise, au même titre que les hard skills (compétences techniques). 

 

Liste des compétences comportementales (savoir-être) indispensables

 

En toute logique, les recruteurs prêtent une grande attention aux soft skills des candidats, sur les CV et lors des entretiens d'embauche. Les employeurs s'attachent également à accorder une place croissante au développement des compétences comportementales et interpersonnelles des salariés via la formation professionnelle. 

 

Les soft skills les plus valorisées sont les suivantes :

 

  • Adaptabilité et flexibilité.
  • Esprit d'équipe, coopération.
  • Capacité d'apprentissage.
  • Écoute active, communication orale et communication en milieu digital.
  • Résolution de problèmes complexes.
  • Résistance au stress.
  • Créativité et imagination.
  • Intelligence émotionnelle.
  • Souci du service client.

 

Savoir, savoir-faire, savoir-être : comment les mettre en avant sur le CV ?

 

Face à un recruteur, le candidat doit faire ressortir immédiatement ses compétences clés, issues de son expérience, de sa formation académique et de son parcours personnel. Pour cela, une bonne pratique consiste à inverser la présentation de ses qualifications. Concrètement, au lieu de mettre en avant un diplôme ou un poste en précisant les savoirs, les compétences techniques et comportementales acquises, il convient de placer les compétences en première position puis d'expliquer par quelles études ou quel emploi celles-ci ont été acquises

 

Les candidats doivent garder à l'esprit que leur attitude (langage corporel, qualité de la communication, écoute, confiance en soi ou au contraire manque d'assurance) sera analysée lors de l'entretien d'embauche. Autrement dit, égrener une liste de soft skills, même avec des exemples à l'appui, ne suffit pas à convaincre un recruteur. Ce dernier établira les aptitudes du candidat en s'appuyant aussi sur son comportement en face-à-face.

 

Baromètre de la formation : anticipez les futures opportunités de la formation professionnelle